J’ai passé 6 mois à Bali en 2005, j’ai adoré. Du coup, je n’y retournerai jamais. C’est le dur constat qui s’est imposé à moi dernièrement…
des voyages de jeunesse qui ont forgé mon caractère
Je réfléchissais aux destinations où j’aimerais emmener mon fils avant qu’il ne veuille plus partir en vacances avec moi (adolescence bonjour), et je repensais avec nostalgie à d’anciens voyages qui m’ont laissé des traces indélébiles, lorsque j’étais encore étudiante et que mes études dans le tourisme me faisaient beaucoup voyager.
Parmi ces moments forts, il y a eu l’Égypte en 2002, où j’ai vécu presque un an avec des archéologues du CNRS dans des conditions incroyables, au rythme des découvertes des temples de Karnak. Le Sénégal en 2005 où j’ai travaillé pendant 5 mois entre Dakar et Mbour à l’Institut de Recherche pour le Développement avec toute une bande de jeunes chercheurs passionnés et passionnants.
Je n’oublie pas Tahiti en 2006, même si c’est un souvenir plus mitigé, qui m’a malgré tout marqué à jamais.
Et bien sûr l’Indonésie que j’ai pu découvrir pendant plusieurs mois en 2007 : Sumatra, les îles Mentawai, Bali et Lombok. Tout simplement magique.
Ces souvenirs qui ont gravé ma jeunesse sont si précieux, que retourner dans ces pays me fait tout simplement peur. Peur de voir ce qu’ils sont devenus après tant d’années. Peur de sentir le poids de la nostalgie.
Quand un territoire choisi de prioriser le tourisme
Je l’ai déjà vécu en Egypte où j’ai beaucoup voyagé pendant 5 ans, entre 2007 et 2011, après y avoir habité en 2002. Les logements du CNRS au bord du Nil, avec cette architecture nubienne si particulière en forme de domes, avaient été rasés pour faire une immense esplanade devant le temple de Karnak.
Adieu les arbres, les chèvres que l’on croisait sur le parvis de cet immense temple, pour transformer ce coin en un musée à ciel ouvert. Idem pour Louxor, où toute une partie du centre a été rasé pour mettre à jour l’allée des sphinx entre les temples de Louxor et Karnak.
Je comprends l’intérêt archéologique, je déplore le fait d’avoir vidé l’hypercentre historique de ses habitants et supprimé ces bâtiments plein de charme, comme cette photo prise en 2002 peux en attester…
En revenant, je ne reconnaissais plus ces quartiers que j’ai tant aimé. Nostalgie.
Pourquoi le voyageur est nostalgique ?
Un voyage, dans la jeunesse, et surtout si il a été long, devient avec le temps un souvenir fort, marquant, dont la mémoire magnifie certains instants. Je garde en tête des bruits, des moments parfois futiles, des sensations fortes d’être si dépaysée, si loin de mon univers, de découvrir le monde de l’archéologie dans ce qu’il a de plus fort, les découvertes quasi quotidiennes, la vie d’expat, les études à distance.
Il a dû y avoir des moments difficiles, des déceptions, mais il ne me reste aujourd’hui que les souvenirs heureux et ceux qui prennent aux tripes et qui me font voyager rien qu’en fermant les yeux.
Finalement, ce voyage comme les suivants, ne sont pas qu’un lieu. Ce sont surtout des moments précis et un état d’esprit. Celui de la découverte, celui dans lequel on s’est ouvert, épanoui, dans lequel souvent on est sortis de notre fameuse zone de confort.
Les galères deviennent des moments inoubliables que l’on aime se rappeler.
Les Mentawai, 10 jours sur une île sans eau ni electricité (ni réseau tel), avec de quoi «vivre» juste le temps qu’il faut. 10 jours au paradis qui a parfois ressemblé à l’enfer. J’y ai découvert l’ennui. Et oui, on peut vraiment s’ennuyer au paradis (et contrairement à Koh Lanta, pas d’épreuves, hormis tenter de pêcher et de trouver du manioc).
Aujourd’hui, j’aime y repenser. J’aime me dire que j’ai vécu cette expérience incroyable dans un décors de carte postale, coupé du monde. Et me dire que j’ai mangé le meilleur repas de ma vie au bout de ces 10 jours de diète. Cette expérience éphémère est impossible à reproduire car maintenant, cette île déserte compte à ma connaissance au moins un resort de surf. Et puis en réalité… je pense que je ne souhaiterais pas la revivre !
Quant à Bali et Lombok de 2005, elles me seront sans doute méconnaissables aujourd’hui. Alors oui, je préfère garder mes souvenirs et les chérir pour le restant de mes jours.
La vraie question : faut-il retourner dans un lieu aimé ?
Si au font, on cherche à revivre une émotion… alors non, c’est une mauvaise idée ! On va forcément se confronter avec des changements sur le territoire lui-même, mais aussi en nous. On est pas la même personne, on a pas le même état d’esprit. Les émotions ressenties lors d’un voyage appartiennent toujours au passé
Certains voyageurs choisissent de ne jamais revenir pour préserver la magie. C’est ce que je ferai pour Bali et Lombok car je sais que l’urbanisation dans certains coins a été trop radicale et que le tourisme y est devenu trop intense. Bon, je pourrais y revenir avec plaisir pour le boulot 😉 mais certainement pas en vacances.
Dans d’autres destinations, je reviendrai quand même, en me préparant à vivre de nouvelles émotions à ne pas comparer. Je retourne en casamance en famille très bientôt, je sais que je ne serai pas déçue; même si je n’ai pas droit au ballet des lucioles dans le village d’Oussouye (on se serait cru dans Alice au Pays des Merveilles). Je serai heureuse de faire découvrir un territoire qui a su garder son âme.
La nostalgie comme moteur
Voyager, ce n’est pas collectionner des destinations, mais des instants uniques. Alors peut-être que je ne retournerai pas à Bali… mais je garderai pour toujours mon Bali de 2007. Et aujourd’hui, c’est ça mon moteur pour voyager. Non pas collection les destinations, mais enregistrer des émotions.
Cette nostalgie, c’est un rappel que le voyage est éphémère, précieux, et qu’il faut savoir vivre l’instant plutôt que d’essayer de le répéter.
Est-ce que vous faites partie des voyageurs qui aiment retourner dans un lieu où la magie a opéré, ou de ceux qui préfèrent ne jamais y remettre les pieds ?
Vous êtes professionnel du tourisme et vous souhaitez améliorer l’impact de votre communication sur les réseaux sociaux ? Demandez une consultation gratuite pour découvrir les opportunités qui s’offre à vous : stratégies, formats, production de contenus,…
À lire aussi sur le blog …
Arrêtez de courir après la viralité sur les réseaux
Dans le monde merveilleux de la production de contenus et des réseaux sociaux est apparu ces dernières années le terme «viralité». On veut que les social media manager créent des stratégies virales,...
Le jour où j’ai testé la plongée en apnée.
Ce contenu est rédigé à 100% sans IA 😉 Il y a des choses comme ça qui vont et qui viennent, mais qui sont toujours un peu là, au fond de notre tête. Il y a des choses comme ça qui vont et qui...



0 commentaires